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Engraissement des vaches et génisses Finition à l’auge ou au pâturage, quelle est la solution la plus économique ?

Engraisser des femelles laitières, allaitantes, croisées ou des bœufs avec de l’herbe, c’est possible dès la fin de l’hiver si les conditions le permettent… avec des économies de temps et d’argent à la clé. La complémentation au pâturage se justifie pour avancer les dates de sortie, finir les animaux à forts besoins ou lorsque la qualité de l’herbe décroît.

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D’après des essais de la Chambre d’agriculture de Bretagne, les performances d’engraissement de Holstein
de réforme à l’herbe de printemps sont comparables à celles du lot maïs, soit un gain de 108 kilos en 101 jours. 
(© Terre-net Média)

L’herbe pâturée reste, dans une grande majorité des cas, le fourrage le plus économe en coût alimentaire comme en temps de travail, mais pas le plus efficace pour l’engraissement des bovins. Néanmoins, le pâturage tournant sur des prairies multi-espèces permet de finir les femelles avec une ration à moindre coût et d'atteindre des poids de carcasse équivalents, moyennant une durée de finition allongée de quelques jours.

Un intérêt économique indéniable

 
Vaches laitières
Génisses viande
 
Ex : sur 80 VL taries Prim’holstein (Mauron 2005) 570 kg, P=/P+, Etat 1,3 . Pâturage Rga/TB
Ex : Génisses Charolaises (Mauron 2009) 625kg, état 2,5
Pâturage Rga/TB
 
Finition au pâturage
Finition à l’auge
Finition au pâturage
Finition à l’auge
Durée de finition (j)
101
95
78
76
Gmq (g/j)
1080
1250
910
1050
Gain Kg de carcassse
53
59
38
43
Conso /j/animal
 
Ensilage maïs
 
11,3
 
6,6
Foin
1,06
0,7
0,25
2,0
Tourteau soja
 
1,1
 
1,2
Cmv
 
0,15
 
0,15
Herbe pâturée (ares)
28
 
19,4
 
Paille litière
 
6
 
4
Coût total / animal
38 €
176 €
21 €
117 €
Coût / kg de carcasse
0,72 €
2,98 €
0,55 €
2,72 €

Source : Institut de l'élevage/ CA de Bretagne

Hypothèses de prix retenus (coûts 2012) : Herbe pâturée = 150 €/ha/an ; ensilage maïs 485 €/an (11,5 t MS/ha) ; foin = 90 €/t ; tourteau de soja = 450 €/t ; paille = 50 €/t ; Coût de distribution « rendu auge » : maïs =30 €/t ; foin/paille = 12 €/t ; concentrés = 6 €/t

0,5 point de note d’état en moins engendre 15 jours de finition en plus

Les vaches de réforme et bœufs laitiers, même maigres, ainsi que les animaux croisés peuvent être finis uniquement à l’herbe durant le printemps. La durée de finition dépendra des besoins des animaux et de leur note d’état corporel (Nec) lors de la mise à l’herbe. « C’est également possible avec des vaches ou génisses charolaises, voire limousines, avec une note d’état minimum de 2,0 à la mise à l’herbe, explique Alain Guillaume du pôle herbivore des Chambres d’agriculture de Bretagne. Pour les animaux croisés, une note d’état de 0,5 point en moins au départ engendre environ 15 jours de finition en plus. »

Besoins des animaux (tables Inra)
 
Vache Holstein
650, Nec 2
Vache charolaise
700 kg, Nec 2
Génisse viande
650 kg
Perf. de finition (g/j)
1.000
1.200
1.000
Capacité d’ingestion (Ueb)
16,1
14,4
10,7
Besoins en Ufv
11,7 (Ufl)
11,4
9,2
Densité de la ration
0,73 Ufl
0,79
0,86
Besoin en protéines (Pdi/UF)
90 à 100 g Pdi/Uf

La complémentation au pâturage parfois nécessaire

« Pour maîtriser au mieux les coûts alimentaires, il faut ajuster la ration aux performances attendues et, comme pour l’engraissement en bâtiment, faire des paddocks avec des lots d’animaux homogènes (mêmes âge, poids, race,…) facilite le rationnement », fait remarquer Daniel Le Pichon des Chambres d’agriculture de Bretagne.

La complémentation au pâturage se justifie notamment pour avancer les sorties. Par exemple, un essai mené en 2003 à la ferme expérimentale de Mauron sur des bœufs croisés Charolais x Salers a montré que distribuer 143 kg de concentrés par animal a permis d’augmenter le Gmq de 170 g/j, d’économiser 21 jours de finition et 1,2 ares d’herbe.

Pour finir les animaux à plus forts besoins comme des génisses Blondes d’Aquitaine (Mauron 2007), distribuer 4,2 kg de concentrés par jour permet un gain de 18 kg de carcasse supplémentaires par rapport au pâturage seul, et d’utiliser 2,6 ares d’herbe en moins.

Du mois de juin à septembre, les valeurs Uf et Pdi de l’herbe décroîssent et la complémentation au pâturage est généralement nécessaire pour la finition. Sur des femelles charolaises (Etablières 2008), la finition au pâturage, avec 5 kg d’ensilage de maïs et 1 kilo de tourteau de soja, a permis en 100 jours de passer d’une note d’état de 1,9 à 2,5, soit un Gmq moyen de 980 g/j.

Facteurs clés de succès de l’engraissement au pâturage tournant

- Prévoir environ 30 ares par animal sur une prairie de qualité ;

- Découper les parcelles en paddocks de petite taille ;

- Débuter le pâturage tournant dès la sortie d’hiver, avant la pousse de l’herbe ;

- Une fois le premier tour achevé, la hauteur d’herbe à l’entrée doit atteindre 20-22 cm pour toute la saison de pâturage, sinon mieux vaut patienter avec du foin en bloquant les animaux sur le dernier paddock ; 

- Si l’herbe dépasse 25-30 cm, sauter un paddock pour le réserver pour la fauche ;

- Veiller à ce que l’herbe ne descende pas en-dessous de 5 cm, mais que les refus soient consommés ;

- Ne pas dépasser 5 kg de concentré par jour/animal pour favoriser la consommation d’herbe.

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